Mes petits vols

Publiez & découvrez des photos d'avions, d'hélicoptères, de planeurs ou de n'importe quelle autre machine volante.
Avatar du membre
pirate40
New Member
New Member
Messages : 7
Enregistré le : 08 juin 2011, 07:05
Simulateur le plus utilisé : FSX
Localisation : Tosse (40)

Re: Mes petits vols

Message non lu par pirate40 »

bonjour Green,

quel talent !!! quel bonheur de te lire chaque fois que tu postes !!! j'attends bien sûr avec impatience la suite de tes récits !!! je te mets en garde, lorsque tu auras terminé ton tour de France, tu devras continuer tes récits...
c'est une obligation...
Pirate40
Avatar du membre
Greenhopper
Platinum Member
Platinum Member
Messages : 602
Enregistré le : 01 mars 2011, 10:38
Simulateur le plus utilisé : FSX
Localisation : Jouy le moutier

Re: Mes petits vols

Message non lu par Greenhopper »

Bonjour,
La belle Solenzara (LFKS) hier après midi. Je revenais de la plage découragé par un vent d'Est qui avait du contraindre tout les maris trompés à rester chez eux. Je désespérais de pouvoir voler avec une météo pareille. D'autant plus que mon aiglon se trouvait sur e continent et que je pouvais compter que sur les bonnes surprises concoctées par mes Amis Michel et Ernest. Bien sûr, le soleil donnait entre les nuages mais le vent les drossait sur les montagnes par dessus lesquelles il les faisait grimper à des hauteurs dangereuses.
En arrivant sur le tarmac j'entendis un ronronnement puissant que je reconnu immédiatement: Deux énormes Pratt et Whitney au ralenti. Mon coeur accélérait alors que je débouchais, au détour d'un hangar, face à face avec un majestueux Douglas DC3 en robe aluminium vierge de tout marquage. Je restais planté là à regarder ce monstre sacré ne remarquant même pas l'homme qui s'avançait vers moi. J'eus à ce moment le deuxième choc émotionnel de ma journée. Devant moi, me tendant la main se tenais un bonhomme au regard clair, le sourire avenant, la crinière blanc neige et surtout une paire de moustaches dignes de l'âge d'or de l'aviation. Le temps que je réalise que Jack KRINE me tendait la main, il me lançait les yeux pétillants : "Greenhopper, je présume, Michel Tanguy m'a demandé de convoyer ce vieux bus avec vous jusqu'à Figari" (LFKF) Je bredouillais un bonjour enchanté mal assuré qui fit s'étaler sur le visage de mon héros un sourire qui fini de me faire perdre mes moyens. J'avais devant moi un de mes héros que j'ai suivi à travers les meetings aériens sans jamais oser l'approcher. Je ne suis pas du genre groupie et préfère applaudir mes vedettes plutôt que de les harceler pour un autographe.
Il me dit que les moteurs étaient chauds et que nous devions partir tout de suite car la météo était très pessimiste si nous trainions trop.
Décoller avec un DC3 est un vrai plaisir, décoller avec une telle surface alaire par grand vent de travers, est un supplice. Non seulement le DC3 est un avion qui veut voler et décolle facilement mais quand en plus il prend des rafales, il a tendance à se comporter en chien fou. Avoir plus de onze tonnes qui jouent au cerf volant donne des sueurs froides. Heureusement j'avais le meilleur copilote et instructeur que l'on puisse espérer.

Image

Nous arrachâmes doucement la bête au bitume et je commençais une longue boucle ascensionnelle au dessus de la grande bleue en profitant du vent debout pour gagner plus facilement de l’altitude. Nous avions l’impression que notre brave DC3 se prenait pour un Pilatus PC6.

Image

Lorsque nous sommes revenus à la verticale de Solenzara le temps commençait déjà à tourner au vinaigre. Le vent de travers chahutait notre taxi et les nuages s’amoncelaient sur les reliefs. Alors que je tendais les doigts vers l’antique pilote automatique, Jack Krine me fit signe de ne pas y toucher. « Je préfèrerais que tu le tiennes en main tout le long du trajet, je sais que cela risque d’être pénible et fatiguant mais vu la soupe et les sommets que nous allons traverser, je ne fais pas confiance à ce vieux pilote automatique. » J’obtempérais, un peu déçu de devoir continuer à me battre avec ce gros père transformé en cheval fougueux par la météo.

Image

La traversée du massif fût… épique. Mon idole surveillait de près le paysage pendant que je tentais d’imposer ma volonté à notre grosse machine tout en gardant notre cap.

Image

Arrivée en vu de Figari les nuages jetèrent l’éponge, le vent lui ne s’en laissa pas conter. J’eu un grand moment d’angoisse lorsque je contactais le contrôle au sol de LFKF. J’obtins l’autorisation d’entrer dans le circuit pour un atterrissage immédiatement mais pour la piste 23….Quasiment vent arrière dans la tempête ! J’allais agresser le contrôle au sol quand Jack Krine repris les commandes avec son calme impressionnant. Il me regarda avec un sourire et me dit : « Nous allons leur montrer ce que c’est que des pilotes tout temps ! »
Le vieux briscard commença par réduire les gaz et donner un angle de descente assez conséquent. Lorsque nous reçûmes la clearance, il avait déjà engagé une longue boucle de descente, luttant contre la volonté du DC3 de poursuivre son vol.

Image

Malgré la réduction très conséquente du régime des Pratt et Whitney nous avions une vitesse trop élevée pour envisager la sortie du gros train d’atterrissage. Une réduction de l’angle de descente et un cran de volet plus tard, j’entendais les gros vérins sortir les grosses jambes de trains. Le grand pilote m’imposa de reprendre les commandes et me rassura en gardant les mains sur le yoke. Je transpirais à grosses gouttes et se n’était pas du à l’atmosphère surchauffée du cockpit ! Je ne prêtais d’ailleurs plus aucune attention aux effluves de cuir, d’huile chaude et de vieux métal qui m’avaient ému au départ de Solenzara ! Seul m’importait de poser ce bijou sans casse et en ne nous faisant passer pour des Rookies.
Quand nos gros pneus touchèrent le tarmac, nous avons poussé ensemble un soupir énorme. Je fût gratifié d’un immense sourire de mon héros qui me rendis fier d’être là et maintenant.
(A suivre….)
Amitiés, Greenhopper.

Si par hasard, Monsieur Jack Krine tombait sur cette petite prose, qu'il ne prenne pas ombrage que j'ai utilisé sa personne pour faire vivre mon récit. Il est un de mes héros que j'admire de loin et je souhaiterais qu'il ne voit là qu'un hommage à ce qu'il est et nous a montré!
Greenhopper.
Avatar du membre
janeg
Platinum Member
Platinum Member
Messages : 1476
Enregistré le : 02 mai 2008, 23:00
Simulateur le plus utilisé : FSX
Localisation : villefontaine

Re: Mes petits vols

Message non lu par janeg »

:) Bien cher Greenhopper,

Tu nous a encore fait rêver . . . Un récit passionnant, et des images sublimes de l'île de beauté.

De plus, lorsque je vois un DC3, je " frétille " , c'est mon avion fétiche, dans lequel j'ai fait mon premier vol à l'âge de trois jours !!

Merci encore pour ce récit.

Amitiés,


Jane et Janeg
Cypo

Re: Mes petits vols

Message non lu par Cypo »

J'aiiiime !!! :laugh: :laugh: :laugh:
Avatar du membre
Greenhopper
Platinum Member
Platinum Member
Messages : 602
Enregistré le : 01 mars 2011, 10:38
Simulateur le plus utilisé : FSX
Localisation : Jouy le moutier

Re: Mes petits vols

Message non lu par Greenhopper »

Bonjour,
Nous sommes le vendredi 22 juillet. Après une bonne journée passée à partager les plaisirs de la villégiature dans l’île de beauté, je commençais à m’inquiéter de mon retour sur le continent. Non pas que j’étais pressé de quitter cet endroit enchanteur, mais plutôt que je me trouvais très loin de mon aiglon sans moyen de transport. Moi qui déteste les transports en commun je commençais à me demander si je n’allais pas devoir acheter un billet de Ferry ou d’avion. Ayant fais la tournée de mes connaissances en possible villégiature dans la région je sentais l’heure de la résignation arrivée.
Je traînais mon vague à l’âme au bar de l’aérodrome de Figari lorsque le barman vint vers moi, « Monsieur Greenhopper ? » je lui répondis par l’affirmative tout étonné. « Téléphone pour vous monsieur » ajouta-t-il en me tendant un petit combiné sans fil. A l’autre bout du fil, nos téléphones ont beau être sans fil il y a encore pour les relier des câbles qui parcourent la planète, c’était Michel Tanguy. Celui-ci me demanda si j’étais prêt à finir mon périple corse en beauté. Auquel cas, il faudrait que je me dépêche de courir sur le tarmac où une pièce de musée inestimable m’attendait pour que je la convois jusqu’à Nice où elle était attendue. Je bredouillais un merci tout en rendant son téléphone et quelques pièces au brave barman et je m’élançais dehors.
Après une course effrénée sur le tarmac je vis enfin de quoi voulais parler mon ami lorsqu’il disait pièce de musée inestimable. Devant moi se tenait, fièrement campé sur son train tricycle, un Gabelschwanz Teufel (Diable à queue fourchue). J’allais piloter l’avion de Saint-Exupéry ! Ce magnifique Lockheed P-38 Lightning allait être ma monture pour cette traversée tardive de la méditerranée ! J’étais comme un gosse lâché dans un magasin de jouet.
Le chef mécano eut quelques instants de doute en me voyant, je comprends à présent ses doutes. Alors que vous vous occupez de préparer un avion précieux pour son rapatriement sur le continent, que vous vous attendez à voir débarquer une « huile » couverte de gallons pour réaliser cette mission non pas délicate mais de confiance, vous tombez nez à nez avec un type en chemisette hawaïenne, le flight jacket sur l’épaule, à bout de souffle et roulant des yeux de toxicomane. Il fallu même que je lui montre mes papiers avant de m’approcher de son protégé.
Une fois sanglé dans l’habitacle spacieux et offrant une visibilité remarquable, avant de refermer la canopy, il me tapa sur l’épaule et me dit « Ne faites pas le zouave, si vous vous abîmez en mer c’est l’avion que l’on pleurera, vous n’êtes pas Antoine de Saint-Exupéry ! »
Sur ces bons conseils, paré au décollage et ayant obtenu la clearance pour un décollage dans l’axe je poussais lentement les gaz des deux moteurs Allison de 1600 chevaux chacun. Quel plaisir d’entendre le rugissement de ces bêtes de concours arracher mon avion du sol. En un rien de temps on se trouve à plus 900 pieds !

Image

La boucle pour m’aligner sur mon cap suffit amplement à me faire franchir les contreforts du massif Corse !

Image

Une fois la check-list post décollage effectuée, je m’attardais sur l’intérieur du cockpit que l’on avait gardé dans son jus. Pas question de GPS ici ! Je devrais piloter à la manière des pilotes de la seconde guerre mondiale sans ce petit coup de pousse précieux. Fort heureusement les instruments embarqués étaient de très bonne qualité.

Image

Le coucher de soleil sur la méditerranée était à la hauteur des plus belles cartes postales mais me contraignait à chausser mes vieilles Ray Ban Aviator dont le nom est dérivé d’une grande vérité : « banish rays ». A l’Est défilaient les montagnes Corses, à l’Ouest et devant s’étalait la grande bleue ! Un instant de pur bonheur que l’on déguste en solitaire.

Image



Seul, loin des recommandations du chef mécano, je l’étais. C’est là que mes démons m’ont repris ! Que ressentaient mes héros de la seconde guerre mondiale lorsqu’ils devaient s’approcher de leur objectif sans être repérés, ou alors trop tard, par les radars et les guetteurs. Le temps de l’évoquer, je réduisais les gaz, passait mes hélices au petit pas et je donnais un angle de descente très doux histoire de me rapprocher doucement de l’eau une fois au large des côtes Corse. Tant qu’à faire une bêtise, autant ne pas me faire repérer ! Je suis ainsi descendu doucement jusqu’à …Cinquante pieds ! Le délice de l’interdit ! Prudemment, je réglais mes gaz, modifiais mon pas et j’allumais l’éclairage du cockpit une fois débarrassé de mes lunettes.

Image

L’impression de chevaucher les vagues tel un surfeur, la peur au ventre, délicieuse, de toucher la crête des vagues (heureusement petites). Après quelques instants à ce régime, je remontais à cent pieds, bientôt l’arrière pays Niçois apparu dans les restants du jour.
Je repris une altitude conséquente et me préparais à appeler la Tour de Nice pour demander l’autorisation d’atterrir. Trouver ma place dans le trafic hier soir à Nice fût laborieux mais je finis par obtenir la clearance et je me posais, réalisant que cette belle escapade Corse prenait fin dans la fumée de mes pneus touchant le tarmac.

(A suivre)
Cordialement, Greenhopper.
Avatar du membre
Greenhopper
Platinum Member
Platinum Member
Messages : 602
Enregistré le : 01 mars 2011, 10:38
Simulateur le plus utilisé : FSX
Localisation : Jouy le moutier

Re: Mes petits vols

Message non lu par Greenhopper »

Bonjour,
Cette fois-ci, juste deux clichés sans commentaire. Je crois que tout à été écrit sur cet endroit et je ne saurais quoi ajouter. Ha, si, ce que j'aime là bas c'est l'aquarium, le jardin et..le grand prix!

Image

Image

Cordialement, Greenhopper.
vicksvaporub1

Re: Mes petits vols

Message non lu par vicksvaporub1 »

Salut,

J'aime beaucoup ta galerie greenhopper, continue ainsi ;)
pilotepro93

Re: Mes petits vols

Message non lu par pilotepro93 »

Bonjour,
Ces histoires sont formidables très franchement, on est captivées du début à la fin, et vu comme tu détails tes histoires on s'y croirait :woohoo:.

PS : Une personne qui raffole de toutes ces aventures :woohoo::woohoo::woohoo:!

Cordialement
Pilotepro93
Avatar du membre
Greenhopper
Platinum Member
Platinum Member
Messages : 602
Enregistré le : 01 mars 2011, 10:38
Simulateur le plus utilisé : FSX
Localisation : Jouy le moutier

Re: Mes petits vols

Message non lu par Greenhopper »

Bonjour,
Lundi 25 juillet. Mes contrôles avant vol de mon vieux Meyers sont très méticuleux. Aujourd’hui j’attaque une partie très difficile de mon tour de France et probablement celle que j’aime le moins. Je vais me coltiner les Alpes. Je n’ai jamais aimé la montagne. Je sais que cela peut paraître étonnant mais c’est comme cela.
Enfin, la météo est relativement clémente, mon coucou est en bonne santé, vogue la galère ! J’effectue mon décollage sagement, il y a beaucoup de trafic sur et autour de l’aéroport. Je prends rapidement de l’altitude car la montagne « coule » jusqu’à la méditerranée et on est rapidement confronté à des sommets non négligeables.

Image

Jusqu’à sept milles pieds la montée est facile. Ce n’est pas pour rien que le grand frère de mon aiglon portait le nom d’ « interceptor ». Au-delà de dix milles pieds, les choses sont un peu plus délicates. Le moteur continu à être avenant mais on sent que l’avion est plus…pataud.

Image

Sous moi les hautes alpes commencent à défiler et ne connaissant pas du tout la région je fais confiance à mes instruments. Le décor qui s’offre à moi doit être sublime pour certain, pour moi ce n’est qu’une succession de creux abyssaux cernés par des crêtes dangereuses. On ne se refait pas ! Un dernier adieu à la méditerranée et je me lance dans l’inconnu.

Image

La monotonie du voyage est fort heureusement contrée par l’attention toute particulière que j’apporte à mon vieux complice. Dans un tel décor pas de place à l’erreur. Pas un seul champ salvateur où poser mes roues en cas de défaillance. Les minutes passent, ma seule distraction est d’admirer les grands traits qu’écrivent dans le ciel les transports en commun loin au dessus de moi.

Image

Au loin, on commence à voir nettement les hauts sommets enneigés des alpes. Sacrée barrière ! L’idée de les franchir ne me plait pas.

Image

Après de longue minute, sur ma droite apparait une tâche bleue brillante. Vu la distance parcourue et la taille de l’étendue d’eau, c’est le lac de Serre Ponçon.

Image

J’annonce mon arrivée à Gap (LFNA). Maintenant il faut que je descende des sommets où j’ai évolué. Fort heureusement, il y a largement la place de manœuvrer dans cette large vallée. L’atterrissage se fait en douceur. Je n’ai alors qu’une idée, gagner le lac pour y passer le reste de la journée…erzats de la mer qui me manque déjà.
(A suivre)
Cordialement, Greenhopper
Avatar du membre
eaglepitts
Platinum Member
Platinum Member
Messages : 1513
Enregistré le : 27 févr. 2009, 19:25
Simulateur le plus utilisé : FSX
Localisation : Banne

Re: Mes petits vols

Message non lu par eaglepitts »

Salut à tout pilotes dans le circuit !

Hello ! Green (Graham ? peut-être :) )

Super série bien passionnante, Jack Krine ne t'en voudra surement pas !
Les vrais "grands" n'ont pas d'égo destructeur...
Mais, il te fera une réflexion sur les flaps du P 38 encore dehors à cette altitude... ?

Enfin, c'est plutôt sympathique ce mimétisme avec Antoine de St Exupéry...
Réputé pour sa grande distraction, il était courant qu'il "oublie" quelques réglages... enfin des "bricoles" surtout avec un avion très sophistiqué pour l'époque...
St Ex avait plus l'habitude du Caudron Simoun ou autres trapanelles sans grande fioriture...

Et nous autres nous pouvons jouer avec tout les avions du monde...

A +
Répondre

Retourner vers « Photos »