Hommage - Catastrophe de Ténérife
Posté : 30 déc. 2011, 14:34
Salut à tous
Aujourd'hui, j'ouvre un sujet très spécial.
Il s'agit d'un hommage en l'honneur des 583 personnes qui ont perdu la vie en ce jour du 27 mars 1977, sur la piste de l'aéroport de Ténérife.
Cet hommage à été réalisé par moi-même et un autre membre de Rikoooo, Airlink, que je remercie énormément pour son aide précieuse sans laquelle tout cela n'aurait pas été possible. Nous avons donc reconstitué ce crash grâce à une série de screens, faits à l'aide d'une session multijoueur dans laquelle Airlink a piloté le 747 PanAm et moi le 747 KLM. A la fin de cette série, plusieurs images réelles, prises quelques minutes après le crash ont été ajoutées, pour vous montrer l'ampleur de la catastrophe. Celle-ci peuvent être choquantes, car elle montrent toute l'horreur de cette collision.
Maintenant, une petite touche d'histoire avant d'entamer l'hommage en lui-même.
27 Mars 1977. A environ 12 heures, heure locale, une bombe à explosé dans l'aérogare de l'aéroport de Las Palmas, destination touristique très prisée, et également la destination de deux Boeing B747 qui assure les vols 1736 PanAm et 4805 KLM. Ceux-ci ne pouvant pas atterrir sur leur aéroport de destination, ils sont déroutés sur le petit aéroport régional de Los Rodeos, situé sur l'île voisine de Ténérife.
L'appareil de la PanAm rejoint donc sur le tarmac de Los Rodeos l'appareil de la KLM. D'autres appareils attendent également de pouvoir rejoindre leur destination de Las Palmas. Cet aéroport est vite saturé, et les appareils en attente doivent s'aligner les uns derrière les autres sur les taxiways. De plus, du brouillard très dense commence à tomber sur la région, ce qui n'arrange rien à la situation. La tension monte, à la fois pour les pilotes qui veulent tant bien que mal respecter leurs horaires, mais aussi pour le contrôleur qui essaie de gérer la situation qui empire de minute en minute.
Pour vous présenter les screens, nous avons décidé, Airlink et moi, d'ajouter les communications radios réelles, entre les 2 appareils concernés et la tour. Cela vous permettra de bien cerner la situation, et, éventuellement, de vous faire votre propre opinion du crash.
Avant de commencer directement en situation, voici quelques screens sur l'Histoire pré-crash, en ce jour noir pour l'aviation du 27 mars 1977.
Pays-Bas, Amsterdam, aéroport international de Schipol. Il est environ 10 heures, lorsque qu'un B747-206B de la compagnie nationale KLM décolle à destination des Îles Canaries.
Quelques heures plus tôt, un B747-100 de la compagnie PanAm décolle, avec 396 personnes à son bord, depuis l'aéroport de Los Angeles.
8 heures plus tard, le 747 de la PanAm arrive près de son aéroport de destination. Mais une bombe a explosé 2 heures plus tôt, et il n'est pas autorisé à atterrir. Il est donc dérouté sur l'aéroport de Los Rodeos.
A 14h15, le PanAm se présente en finale pour la piste 30 de l'aéroport de Ténérife.
La tour demande au 747 PanAm de se garer derrière l'appareil de la KLM, qui est en première position pour le décollage. Celui-ci profite de l'attente pour faire le plein des réservoirs, pour éviter de perdre encore un peu plus de temps à l'arrivée sur Las Palmas.
A cette heure, le brouillard s'est imposé. La tour a du mal à distinguer les appareils sur les taxiways, et le brouillard s'épaissit encore ...
Les deux géants vont se ranger près de l'entrée de la piste 12, en attendant l'autorisation de roulage.
Juste avant de monter dans le KLM, un des passager fait une photo qui deviendra une des plus connues du crash, on y voit les deux appareils, qui vont se percuter quelques minutes plus tard.
La photographie d'origine :
Et une reconstitution dans FSX :
A 16h51, le 747 de KLM obtient l’autorisation de mise en route de ses moteurs.
A son tour , le 747 de la PanAm demande l'autorisation d'allumer ses moteurs. La réponse de la tour est immédiate :
16:52 (Tour de Ténérife) - PanAM 1736, vous êtes autorisé à démarrer. Rappelez quand vous êtes prêt pour le roulage. Pour votre information, il vous faudra remonter la piste derrière l’autre 747 et quitter la piste par le troisième taxiway sur votre gauche.
A 16h55, le KLM s'engage sur la piste 12. Le brouillard est devenu tellement dense que la tour n'a plus aucun contact visuel avec les appareils. De plus, le petit aéroport n'est pas équipé d'un radar sol, le contrôleur est donc obligé de s'en tenir aux informations des pilotes pour savoir où se trouvent les appareils au roulage.
Les deux appareils se perdent également de vue :
17 :01 :57 (Copilote PanAm) – Ténérife, ici Clipper 1736.
17 :02 :01 (Tour de Ténérife) – Clipper 1736, Ténérife.
17 :02 :03 (Copilote PanAm) – Heu, on nous a dit de vous contacter pour remonter la piste, c’est d’accord ?
17 :02 :08 (Tour de Ténérife) – Affirmatif. Pénétrez sur la piste et sortez par le taxiway numéro 3. Troisième à votre gauche.
17 :02 :16 (Copilote PanAm) – Troisième à gauche, d’accord.
Malheureusement, les trois hommes dans le cockpit du 747 américain n'arrivent pas à entendre distinctement ce que dis le contrôleur, et se perdent dans des conjectures.
17 :02 :18 (Mécanicien navigant) – Il a dit la troisième ?
17 :02 :19 (Commandant de bord) – Trois ?
17 :02 :21 (Tour de Ténérife) – ième sur votre gauche.
Pendant ce temps, le KLM continue de remonter lentement la piste.
17 :02 :22 (Commandant de bord) – Je pense qu’il a dit la première.
17 :02 :26 (Copilote) – Je vais lui redemander.
17 :02 :32 (Copilote) – A gauche.
Mais au lieu de redemander au contrôle quelle sortie ils doivent emprunter, ils commencent à parler de l'attentat de l'aéroport de Las Palmas, toujours en s'enfonçant un peu plus dans le brouillard impénétrable.
17 :02 :33 (Commandant) – Je me demande s’ils vont avoir les minima pour décoller.
17 :02 :39 (Commandant) – Qu’est ce qu’il s’est vraiment passé là-bas aujourd’hui ?
17 :02 :41 (Employé de la PanAm) – Ils ont mis une bombe dans le terminal, monsieur. Exactement à l’endroit où il y a les comptoirs d’enregistrement.
17 :02 :46 (Commandant) – Eh bien ! On leur a demandé si on pouvait faire une attente en vol et ils n’ont pas voulu. Vous savez qu’ils nous ont demandé d’atterrir ici.
Le premier Jumbo continue sa route, et le contrôleur s'informe pour savoir où ils se trouvent.
17 :02 :50 (Tour de Ténérife au 747 de KLM) – KLM 4805… Heu combien de taxiway avez-vous passé ?
17 :02 :55 (KLM 4805) – Je pense que nous venons de passer Charlie 4 (la quatrième bretelle) maintenant.
17 :02 :59 (Tour de Ténérife) – OK, quand vous arriverez à la fin de la piste, faites demi-tour et rappelez-moi quand vous serai prêt pour la clearance.
17 :03 :48 (Tour de Ténérife) – Euh. 1736, rappelez-moi en quittant la piste.
17 :04 :59 (Tour de Ténérife) – KLM 4805 et PanAm 1736, pour votre information, le balisage lumineux au centre de la piste est hors service.
A ce moment là, le PanAm dépasse la troisième bretelle qu'il devait emprunter. Aucune des trois personnes dans le cockpit n'a aperçu la seconde sortie, donc, en passant devant la troisième bretelle, ils pensent que c'est la seconde. De plus, la troisième bretelle possède un angle très fort par rapport à leur direction, ils en concluent que ce n'est pas celle-ci qu'ils doivent emprunter et continuent leur route.
Les deux géants des cieux se trouvent à moins de 1 kilomètre et demi l'un de l'autre, lorsque le 747 hollandais effectue son demi-tour en vue de s'aligner sur la piste 30.
17 :05 :45 (Copilote à la tour) – KLM euh… 4805… On est prêt au décollage et on attend notre clearance.
17 :05 :53 (Tour de Ténérife) – KLM 4805, vous êtes autorisé vers la balise Papa. Montez vers le niveau 90 et maitenez. Virage à droite après le décollage et procédez au cap 040 jusqu’à l’interception du radial 325 du VOR de Las Palmas.
17 :06 :09 (Copilote KLM) – reçu, KLM 4805, nous sommes autorisés vers Papa au niveau 90, virage à droite après le décollage jusqu’à intercepter le radial 325 du VOR de Las Palmas. Et nous sommes maintenant… (prêts au décollage ?)
Le pilote du KLM, pressé de partir, commence à mettre les gaz. Il a reçu de la part du contrôle la clearance, ce qui ne signifie pas qu'il a l'autorisation de décoller. Cependant, l'avion commence à avancer : il a tout simplement oublié qu'un autre appareil est au roulage sur la même piste.
17 :06 :13 (Commandant) : On y va !
17 :06 :19 (Tour de Ténérife) : OK
Au même moment, le pilote du PanAm parle sur la fréquence, et n'est entendu ni par les pilotes du KLM, ni par le contrôleur.
17 :06 :09 (Copilote PanAm) : Non… eh...
Cependant, le contrôleur a un doute, et décide de retenir encore un peu le KLM.
17 :06 :20 (Tour de Ténérife) : Attendez pour le décollage. Je vous rappelle.
17 :06 :20 (Copilote PanAm) : Eh… Nous sommes encore sur la piste en train de remonter, Clipper 1736
Par le plus grand des hasard, le contrôleur et le copilote du PanAm ont parlé en même temps sur la fréquence, et le pilote du KLM n'entend donc qu'un sifflement à la radio.
Le 747 de la KLM prend de la vitesse, et, devant lui, le 747 de la PanAm continue à remonter la piste sans savoir ce qui se trame devant lui.
17 :06 :25(Tour de Ténérife au 747 de PanAm) - Roger Papa Alpha 1736, rappelez quand la piste sera libérée
17 :06 :29 (Copilote PanAm) - Reçu, on rappellera une fois la piste libérée
17 :06 :30 (Tour de Ténérife) - Merci
Cette fois, le message est entendu par l'équipage du KLM. Mais il n'y a pas de réaction. Très certainement, le pilote aura compris que l'autre appareil venait de dégager la piste. Malheureusement, on ne pourra jamais savoir ce que s'est réellement dit le pilote en entendant ce message.
17 :06 :32 (Copilote KLM) – Est-ce que c’est dégagé devant ?
17 :06 :34 (Commandant KLM) – Qu’est ce que tu dis ?
17 :06 :35 (Copilote KLM) – Est-ce qu’il a bien dégagé le PanAm ?
17 :06 :36 (Commandant très agacé) – Oh oui !
Le 747 de la PanAm, au même moment, arrive au niveau de la quatrième bretelle. Tout d'un coup, c'est une vision d'horreur. A 700 mètres, les feux d'atterrissage du KLM déchirent le brouillard.
17 :06 :41 (Commandant PanAm) – (Cris) Le voilà… regardez-le… Ce… ce fils de p*** arrive
17 :06 :41 (Copilote PanAm) - (Cris)
L'équipage du PanAm met les gaz pour virer le plus vite possible sur le quatrième taxiway. Mais il est trop tard. Au même moment, le pilote hollandais aperçoit l'appareil américain sur la piste.
17 :06 :47 (commandant KLM) – Oh m****
Le Commandant du KLM tire à fond sur le manche en espérant passer au dessus de l'appareil américain. Lancé à 270 km/h, l'appareil hollandais se cabre et racle la piste.
Le Commandant du PanAm appuie à fond sur son palonnier pour sortir de la trajectoire du KLM, mais il est trop lourd, et ne prend pas assez de vitesse.
Il est 17 :06 :50 lorsque les deux appareils se percutent.
Les 2 appareils de 350 tonnes se percutent à plus de 270 km/h. Le train d'atterrissage de l'appareil hollandais déchire le fuselage du PanAm. Son aile gauche décapite le dérive de l'appareil américain. Le KLM s'élève encore un peu, avant de retomber, disloqué, sur la piste. Aucune personne ne sortira vivante de l'appareil hollandais. Le PanAm s’immobilise, en flammes. De la partie avant de l'avion, 64 personnes arrivent à échapper aux flammes. La chaleur est tellement forte que le brouillard se dissipe dans un rayon d'un kilomètre du point d'impact.
Lorsque les secours arrivent, c'est une scène d'effroi qui s'offre à leurs yeux.
Le PanAm est la proie des flammes, celui-ci est en travers de la piste, le fuselage éventré, qui témoigne de la violence du choc.
Les survivants, hagards, ne peuvent que regarder la triste scène et essayer de porter secours aux personnes brûlées.
Lorsque les secours commencent à venir en aide aux personnes rescapées du PanAm, ils apprennent qu'il n'y a pas qu'un seul appareil qui s'est écrasé. Quelques centaines de mètres plus loin, la carcasse calcinée encore fumante du KLM repose sur la piste.
Sur les 248 personnes que transportait le KLM, aucune ne survivra.
Les 64 personnes rescapées du PanAm se trouvaient toutes dans la partie avant du 747. Les trois membres d'équipage dans le cockpit ont également survécus.
Voilà, maintenant vous savez tout du crash de Ténérife. Cette série a pour seul but de porter un hommage aux personnes décédées ce 27 mars 1977, et ne prétend pas accuser telle ou telle personne. Nous vous laissons vous construire votre propre opinion sur le sujet.
En espérant que personne n'ait été choqué par cette série.
Paix à leur âme.
Amic',
Airlink et HH.
Aujourd'hui, j'ouvre un sujet très spécial.
Il s'agit d'un hommage en l'honneur des 583 personnes qui ont perdu la vie en ce jour du 27 mars 1977, sur la piste de l'aéroport de Ténérife.
Cet hommage à été réalisé par moi-même et un autre membre de Rikoooo, Airlink, que je remercie énormément pour son aide précieuse sans laquelle tout cela n'aurait pas été possible. Nous avons donc reconstitué ce crash grâce à une série de screens, faits à l'aide d'une session multijoueur dans laquelle Airlink a piloté le 747 PanAm et moi le 747 KLM. A la fin de cette série, plusieurs images réelles, prises quelques minutes après le crash ont été ajoutées, pour vous montrer l'ampleur de la catastrophe. Celle-ci peuvent être choquantes, car elle montrent toute l'horreur de cette collision.
Maintenant, une petite touche d'histoire avant d'entamer l'hommage en lui-même.
27 Mars 1977. A environ 12 heures, heure locale, une bombe à explosé dans l'aérogare de l'aéroport de Las Palmas, destination touristique très prisée, et également la destination de deux Boeing B747 qui assure les vols 1736 PanAm et 4805 KLM. Ceux-ci ne pouvant pas atterrir sur leur aéroport de destination, ils sont déroutés sur le petit aéroport régional de Los Rodeos, situé sur l'île voisine de Ténérife.
L'appareil de la PanAm rejoint donc sur le tarmac de Los Rodeos l'appareil de la KLM. D'autres appareils attendent également de pouvoir rejoindre leur destination de Las Palmas. Cet aéroport est vite saturé, et les appareils en attente doivent s'aligner les uns derrière les autres sur les taxiways. De plus, du brouillard très dense commence à tomber sur la région, ce qui n'arrange rien à la situation. La tension monte, à la fois pour les pilotes qui veulent tant bien que mal respecter leurs horaires, mais aussi pour le contrôleur qui essaie de gérer la situation qui empire de minute en minute.
Pour vous présenter les screens, nous avons décidé, Airlink et moi, d'ajouter les communications radios réelles, entre les 2 appareils concernés et la tour. Cela vous permettra de bien cerner la situation, et, éventuellement, de vous faire votre propre opinion du crash.
Avant de commencer directement en situation, voici quelques screens sur l'Histoire pré-crash, en ce jour noir pour l'aviation du 27 mars 1977.
Pays-Bas, Amsterdam, aéroport international de Schipol. Il est environ 10 heures, lorsque qu'un B747-206B de la compagnie nationale KLM décolle à destination des Îles Canaries.
Quelques heures plus tôt, un B747-100 de la compagnie PanAm décolle, avec 396 personnes à son bord, depuis l'aéroport de Los Angeles.
8 heures plus tard, le 747 de la PanAm arrive près de son aéroport de destination. Mais une bombe a explosé 2 heures plus tôt, et il n'est pas autorisé à atterrir. Il est donc dérouté sur l'aéroport de Los Rodeos.
A 14h15, le PanAm se présente en finale pour la piste 30 de l'aéroport de Ténérife.
La tour demande au 747 PanAm de se garer derrière l'appareil de la KLM, qui est en première position pour le décollage. Celui-ci profite de l'attente pour faire le plein des réservoirs, pour éviter de perdre encore un peu plus de temps à l'arrivée sur Las Palmas.
A cette heure, le brouillard s'est imposé. La tour a du mal à distinguer les appareils sur les taxiways, et le brouillard s'épaissit encore ...
Les deux géants vont se ranger près de l'entrée de la piste 12, en attendant l'autorisation de roulage.
Juste avant de monter dans le KLM, un des passager fait une photo qui deviendra une des plus connues du crash, on y voit les deux appareils, qui vont se percuter quelques minutes plus tard.
La photographie d'origine :
Et une reconstitution dans FSX :
A 16h51, le 747 de KLM obtient l’autorisation de mise en route de ses moteurs.
A son tour , le 747 de la PanAm demande l'autorisation d'allumer ses moteurs. La réponse de la tour est immédiate :
16:52 (Tour de Ténérife) - PanAM 1736, vous êtes autorisé à démarrer. Rappelez quand vous êtes prêt pour le roulage. Pour votre information, il vous faudra remonter la piste derrière l’autre 747 et quitter la piste par le troisième taxiway sur votre gauche.
A 16h55, le KLM s'engage sur la piste 12. Le brouillard est devenu tellement dense que la tour n'a plus aucun contact visuel avec les appareils. De plus, le petit aéroport n'est pas équipé d'un radar sol, le contrôleur est donc obligé de s'en tenir aux informations des pilotes pour savoir où se trouvent les appareils au roulage.
Les deux appareils se perdent également de vue :
17 :01 :57 (Copilote PanAm) – Ténérife, ici Clipper 1736.
17 :02 :01 (Tour de Ténérife) – Clipper 1736, Ténérife.
17 :02 :03 (Copilote PanAm) – Heu, on nous a dit de vous contacter pour remonter la piste, c’est d’accord ?
17 :02 :08 (Tour de Ténérife) – Affirmatif. Pénétrez sur la piste et sortez par le taxiway numéro 3. Troisième à votre gauche.
17 :02 :16 (Copilote PanAm) – Troisième à gauche, d’accord.
Malheureusement, les trois hommes dans le cockpit du 747 américain n'arrivent pas à entendre distinctement ce que dis le contrôleur, et se perdent dans des conjectures.
17 :02 :18 (Mécanicien navigant) – Il a dit la troisième ?
17 :02 :19 (Commandant de bord) – Trois ?
17 :02 :21 (Tour de Ténérife) – ième sur votre gauche.
Pendant ce temps, le KLM continue de remonter lentement la piste.
17 :02 :22 (Commandant de bord) – Je pense qu’il a dit la première.
17 :02 :26 (Copilote) – Je vais lui redemander.
17 :02 :32 (Copilote) – A gauche.
Mais au lieu de redemander au contrôle quelle sortie ils doivent emprunter, ils commencent à parler de l'attentat de l'aéroport de Las Palmas, toujours en s'enfonçant un peu plus dans le brouillard impénétrable.
17 :02 :33 (Commandant) – Je me demande s’ils vont avoir les minima pour décoller.
17 :02 :39 (Commandant) – Qu’est ce qu’il s’est vraiment passé là-bas aujourd’hui ?
17 :02 :41 (Employé de la PanAm) – Ils ont mis une bombe dans le terminal, monsieur. Exactement à l’endroit où il y a les comptoirs d’enregistrement.
17 :02 :46 (Commandant) – Eh bien ! On leur a demandé si on pouvait faire une attente en vol et ils n’ont pas voulu. Vous savez qu’ils nous ont demandé d’atterrir ici.
Le premier Jumbo continue sa route, et le contrôleur s'informe pour savoir où ils se trouvent.
17 :02 :50 (Tour de Ténérife au 747 de KLM) – KLM 4805… Heu combien de taxiway avez-vous passé ?
17 :02 :55 (KLM 4805) – Je pense que nous venons de passer Charlie 4 (la quatrième bretelle) maintenant.
17 :02 :59 (Tour de Ténérife) – OK, quand vous arriverez à la fin de la piste, faites demi-tour et rappelez-moi quand vous serai prêt pour la clearance.
17 :03 :48 (Tour de Ténérife) – Euh. 1736, rappelez-moi en quittant la piste.
17 :04 :59 (Tour de Ténérife) – KLM 4805 et PanAm 1736, pour votre information, le balisage lumineux au centre de la piste est hors service.
A ce moment là, le PanAm dépasse la troisième bretelle qu'il devait emprunter. Aucune des trois personnes dans le cockpit n'a aperçu la seconde sortie, donc, en passant devant la troisième bretelle, ils pensent que c'est la seconde. De plus, la troisième bretelle possède un angle très fort par rapport à leur direction, ils en concluent que ce n'est pas celle-ci qu'ils doivent emprunter et continuent leur route.
Les deux géants des cieux se trouvent à moins de 1 kilomètre et demi l'un de l'autre, lorsque le 747 hollandais effectue son demi-tour en vue de s'aligner sur la piste 30.
17 :05 :45 (Copilote à la tour) – KLM euh… 4805… On est prêt au décollage et on attend notre clearance.
17 :05 :53 (Tour de Ténérife) – KLM 4805, vous êtes autorisé vers la balise Papa. Montez vers le niveau 90 et maitenez. Virage à droite après le décollage et procédez au cap 040 jusqu’à l’interception du radial 325 du VOR de Las Palmas.
17 :06 :09 (Copilote KLM) – reçu, KLM 4805, nous sommes autorisés vers Papa au niveau 90, virage à droite après le décollage jusqu’à intercepter le radial 325 du VOR de Las Palmas. Et nous sommes maintenant… (prêts au décollage ?)
Le pilote du KLM, pressé de partir, commence à mettre les gaz. Il a reçu de la part du contrôle la clearance, ce qui ne signifie pas qu'il a l'autorisation de décoller. Cependant, l'avion commence à avancer : il a tout simplement oublié qu'un autre appareil est au roulage sur la même piste.
17 :06 :13 (Commandant) : On y va !
17 :06 :19 (Tour de Ténérife) : OK
Au même moment, le pilote du PanAm parle sur la fréquence, et n'est entendu ni par les pilotes du KLM, ni par le contrôleur.
17 :06 :09 (Copilote PanAm) : Non… eh...
Cependant, le contrôleur a un doute, et décide de retenir encore un peu le KLM.
17 :06 :20 (Tour de Ténérife) : Attendez pour le décollage. Je vous rappelle.
17 :06 :20 (Copilote PanAm) : Eh… Nous sommes encore sur la piste en train de remonter, Clipper 1736
Par le plus grand des hasard, le contrôleur et le copilote du PanAm ont parlé en même temps sur la fréquence, et le pilote du KLM n'entend donc qu'un sifflement à la radio.
Le 747 de la KLM prend de la vitesse, et, devant lui, le 747 de la PanAm continue à remonter la piste sans savoir ce qui se trame devant lui.
17 :06 :25(Tour de Ténérife au 747 de PanAm) - Roger Papa Alpha 1736, rappelez quand la piste sera libérée
17 :06 :29 (Copilote PanAm) - Reçu, on rappellera une fois la piste libérée
17 :06 :30 (Tour de Ténérife) - Merci
Cette fois, le message est entendu par l'équipage du KLM. Mais il n'y a pas de réaction. Très certainement, le pilote aura compris que l'autre appareil venait de dégager la piste. Malheureusement, on ne pourra jamais savoir ce que s'est réellement dit le pilote en entendant ce message.
17 :06 :32 (Copilote KLM) – Est-ce que c’est dégagé devant ?
17 :06 :34 (Commandant KLM) – Qu’est ce que tu dis ?
17 :06 :35 (Copilote KLM) – Est-ce qu’il a bien dégagé le PanAm ?
17 :06 :36 (Commandant très agacé) – Oh oui !
Le 747 de la PanAm, au même moment, arrive au niveau de la quatrième bretelle. Tout d'un coup, c'est une vision d'horreur. A 700 mètres, les feux d'atterrissage du KLM déchirent le brouillard.
17 :06 :41 (Commandant PanAm) – (Cris) Le voilà… regardez-le… Ce… ce fils de p*** arrive
17 :06 :41 (Copilote PanAm) - (Cris)
L'équipage du PanAm met les gaz pour virer le plus vite possible sur le quatrième taxiway. Mais il est trop tard. Au même moment, le pilote hollandais aperçoit l'appareil américain sur la piste.
17 :06 :47 (commandant KLM) – Oh m****
Le Commandant du KLM tire à fond sur le manche en espérant passer au dessus de l'appareil américain. Lancé à 270 km/h, l'appareil hollandais se cabre et racle la piste.
Le Commandant du PanAm appuie à fond sur son palonnier pour sortir de la trajectoire du KLM, mais il est trop lourd, et ne prend pas assez de vitesse.
Il est 17 :06 :50 lorsque les deux appareils se percutent.
Les 2 appareils de 350 tonnes se percutent à plus de 270 km/h. Le train d'atterrissage de l'appareil hollandais déchire le fuselage du PanAm. Son aile gauche décapite le dérive de l'appareil américain. Le KLM s'élève encore un peu, avant de retomber, disloqué, sur la piste. Aucune personne ne sortira vivante de l'appareil hollandais. Le PanAm s’immobilise, en flammes. De la partie avant de l'avion, 64 personnes arrivent à échapper aux flammes. La chaleur est tellement forte que le brouillard se dissipe dans un rayon d'un kilomètre du point d'impact.
Lorsque les secours arrivent, c'est une scène d'effroi qui s'offre à leurs yeux.
Le PanAm est la proie des flammes, celui-ci est en travers de la piste, le fuselage éventré, qui témoigne de la violence du choc.
Les survivants, hagards, ne peuvent que regarder la triste scène et essayer de porter secours aux personnes brûlées.
Lorsque les secours commencent à venir en aide aux personnes rescapées du PanAm, ils apprennent qu'il n'y a pas qu'un seul appareil qui s'est écrasé. Quelques centaines de mètres plus loin, la carcasse calcinée encore fumante du KLM repose sur la piste.
Sur les 248 personnes que transportait le KLM, aucune ne survivra.
Les 64 personnes rescapées du PanAm se trouvaient toutes dans la partie avant du 747. Les trois membres d'équipage dans le cockpit ont également survécus.
Voilà, maintenant vous savez tout du crash de Ténérife. Cette série a pour seul but de porter un hommage aux personnes décédées ce 27 mars 1977, et ne prétend pas accuser telle ou telle personne. Nous vous laissons vous construire votre propre opinion sur le sujet.
En espérant que personne n'ait été choqué par cette série.
Paix à leur âme.
Amic',
Airlink et HH.